Comment j’ai découvert le bouddhisme ?
Au départ, je suis issue d’une famille catholique non-pratiquante. Même si j’ai été baptisé et qu’une partie de ma scolarité fût réalisée dans un internat chrétien, mes parents n’avaient pas l’habitude de m’emmener à la messe. En tous les cas, j’étais bien éloigné de toutes considérations spirituelles.
A la fin des années 90, j’ai traversé une très mauvaise passe. Pour parler franchement, la vie familiale et le poste que j’occupai à ce moment là ne me satisfaisaient plus. J’étais dans la confusion, je me posai beaucoup de questions et je peux dire qu’à partir de là j’ai commencé à toucher le fond car je ne savais plus du tout où j’en étais dans ma vie personnelle, professionnelle, ni ce que j’en attendais.
C’est à la même époque qu’est née ma relation avec le bouddhisme. Comme beaucoup, j’ai commencé à lire des ouvrages, à regarder des reportages sur son histoire, sur l’Himalaya, sur le Dalaï Lama… Et un beau jour, spontanément et bien que je fusse ignorant de ce qu’elle pouvait être, je me suis décidé à suivre une formation d’une semaine à la méditation. Malgré des débuts très difficiles dus à la douleur physique liée à la posture, à un esprit très agitée et difficilement gérable, j’ai très rapidement « pris refuge » dans le bouddhisme tibétain. A partir de là, s’en est suivi une pratique régulière tout en continuant à lire, à me rendre à des enseignements et à rencontrer autour de mes questionnements personnels sur la vie.
Pour quelle raison je suis devenu moine bouddhiste ?
Le temps passant et en insistant dans ma pratique, j’ai fini par commencer à en ressentir les bienfaits au quotidien. Ce qui m’amena à me lancer complètement dans cette aventure et après plusieurs expériences dans diverses traditions, j’ai finalement opté pour la voie du Theravâda *. Voie qui avec celle du Zen me semble être une des formes de bouddhisme les plus adaptées au monde occidental (mes propos n’engageant que moi). Et c’est tout naturellement que je suis devenu moine bouddhiste scellant mon engagement envers l’enseignement du Bouddha dans cette vie et pour les vies futures.
En fait, je fais partie des moines que l’on appelle des Yogis de Méditation. Notre quotidien est consacré principalement à la pratique silencieuse et à l’étude des textes qui se rapportent à la méditation Samatha et Vipassana ( Pleine conscience ).
Année après année, l’étude approfondie de la philosophie et de la psychologie bouddhiste associée à de nombreuses retraites de pratique intensive en Inde, au Japon, et la formation à la « Méditation de Pleine conscience » réalisée au cours de plusieurs longs séjours en Birmanie entre autres au Centre de méditation Chanmyay Myaing, m’ont apportée certaines connaissances sur entraînement de l’esprit.
Qu’est-ce que cela a changé dans ma vie ?
Beaucoup de chose, car mon état d’esprit est devenu complètement différent. La pratique de la méditation associée à l’étude de la philosophie bouddhiste me permettent de mieux m’assumer, de mieux comprendre ce à quoi je dois faire face au quotidien et à être plus en paix avec moi-même. A force de pratique, de courage à investiguer mon espace intérieur, j’ai appris à m’ouvrir à moi, à mieux me connaître et à m’apprivoiser et à acquérir plus de calme et de sérénité. Je peux dire aussi que je fais face à la vie de manière plus positive bien que ce ne soit pas toujours facile.
J’ai aussi accepté la réalité de l’impermanence, le fait que rien n’existe en soi, que rien ne dure, que tout change sans cesse. L’accepter m’autorise à me montrer lucide et m’empêche d’adhérer, une fois pour toutes, à des concepts et à des idées préconçues. Enfin, il est surtout pour moi le seul espoir que je ne sois pas présent sur cette terre pour rien et cela donne un certain sens à ma vie.
Je conclurai en disant que c’est le fruit de ce cheminement et de ma passion qu’est la méditation que je souhaite partager à travers mon activité. Être un modèle et un partenaire dans la part de courage, de détermination, de discipline et d’efforts à réaliser pour avancer sur un chemin jalonné parfois de moments de doute et de circonstances douloureuses.
La méditation que je propose à travers les séances, va bien au-delà de sa dimension d’outil de gestion du stress et autres. Comme un art de vivre en Pleine Conscience nourrissant bonheur et créativité qui contribue à des actions sages, à l’harmonie sociale et à la bienveillance envers tous pour le monde auquel nous participons.
* Le Theravāda est une branche ancienne du bouddhisme hīnayāna . Relativement conservatrice, elle est aussi plus proche du bouddhisme primitif que les autres traditions bouddhiques existantes. La Doctrine des Anciens s’appuie sur un canon rédigé en pāli, nommé Tipiṭaka, comprenant de nombreux textes basés sur les paroles du Bouddha Śākyamūni, recueillies par ses contemporains et retranscrites quelques siècles plus tard.