La Slow Attitude

Prendre le temps de prendre son temps

« Je n’ai pas le temps, je n’ai pas le temps », nous courons toute la journée, avec l’impression que tout passe si vite,  que nous n’arriverons jamais au bout avec au fond de soi comme une déception de ne pas avoir pu tout régler de la façon nous aurions voulu le faire.

Succès, rapidité, efficacité, délais, urgence, performance…Vous connaissez ? Valorisée par notre société de consommation moderne, obsédée par un esprit de  croissance, les critères économiques et marchands, ainsi que les nouveaux codes de performance ont envahi la vie de chacun. Et c’est ainsi que la course au temps s’impose. Nos rythmes s’adaptent à une demande de productivité de plus en plus importante et aucun domaine n’est épargné, même pas celui  du temps imparti aux repas. Le stress et les délais font désormais partie de notre quotidien. La détente n’est plus dans l’air du temps. Elle est plutôt devenue une sorte de privilège, celui de pouvoir, de temps en temps, appuyer sur le bouton OFF.

Dans ce monde qui semble accélérer son rythme sans fin, profiter de chaque instant avec l’intensité qu’il mérite, voilà un leitmotiv séduisant !
Oui mais, tellement dopée au « vite-maintenant-tout de suite-quand c’est fait ce n’est plus à faire  » qu’il n’est vraiment pas facile de se défaire de ses mauvaises habitudes et d’aller à contre-courant.

Apprendre à regarder le temps qui passe au lieu de lui courir après…Pas simple d’oser ralentir quand on est dans le culte de la performance et de la productivité. Pas facile de retrouver une forme de lenteur face à un rythme de vie qui ne fait que s’accélérer afin d’accéder à cette soi-disant meilleure qualité de vie.

La slow attitude, vous connaissez ? Une façon de vivre et d’être qui consiste à prendre le temps d’agir, de penser, de construire, de se poser, de vivre tout simplement. C’est intégrer dans sa vie des pauses, du repos, des possibilités d’alléger son quotidien pour prendre le temps de se ressourcer et apprécier chaque moment à sa juste valeur. Il s’agit d’adopter la bonne vitesse selon les circonstances pour échapper au cercle vicieux de la quantité. Il fut un temps où la lenteur était synonyme de paresse, d’inefficacité. Mais aujourd’hui, le mot lenteur serait plutôt le mot culte du moment! Car la philosophie du “moins, mais mieux” gagne du terrain.

Qu’est-ce qui la caractérise? Il ne s’agit pas de faire de la lenteur un but en soi, mais bien de prendre le temps d’obtenir de la qualité authentique. De mettre de la conscience dans le rapport à son monde intérieur et extérieur. D’être réellement disponible à son entourage. De maîtriser son emploi du temps, de redéfinir ses priorités, de ne plus s’imposer de cadences infernales, de prendre du recul, voilà la recette. Progressivement, jour après jour apprendre à se déconditionner sans s’isoler de soi et des autres. Car au rythme du slow les merveilles de la vie se redécouvrent, elles redeviennent visibles.

Comment adopter la slow attitude ?

Voici quelques attitudes à privilégier pour reprendre le contrôle de son temps :

  • Pratiquer la méditation
  • Passer du temps en famille
  • Se concentrer sur ses priorités
  • Avoir des moments d’inactivité sans culpabiliser car être présent à l’ennui est bénéfique pour développer la réflexion
  • Planifier sur son agenda des rendez-vous avec soi-même dans la journée ou dans la semaine
  • Prendre le temps de communiquer, de flâner, d’écouter son entourage, de manger
  • Apprendre à savoir dire non
  • Ecouter son horloge interne et respecter les heures de son besoin de sommeil
  • En réalisant une activité, se poser la question : est-ce que cela vaut la peine d’aller aussi vite ? et décider de ralentir ou d’arrêter
  • Prendre du temps pour exercer ses passions et ses loisirs

S’arrêter aujourd’hui devient un besoin fondamental, il n’est plus possible de continuer à vivre la tête baissée sur le guidon tout en appuyant sur l’accélérateur. Il nous faut progressivement, jour après jour, apprendre à se déconditionner sans s’isoler de soi et des autres.

« Prendre son temps est-ce le perdre ? »  Non, si vous saviez combien il est plaisant de profiter de ces moments doucereux où le temps file entre les doigts sans qu’aucun résultat tangible ne soit venu marquer les heures.