La Méditation, une mode qui à ses dérives

La méditation semble devenir un phénomène de mode. Faut-il s’en réjouir ? ou bien déplorer ce phénomène qui l’éloigne de ses intentions initiales ?

On peut redouter que la beauté de cette pratique soit dévoyée par des interprétations et des utilisations qui omettent ses racines, en cause : le fait que beaucoup de gens apprennent la méditation sans évocation de la bienveillance et de l’altruisme ; deux piliers qui lui sont indissociables. Comme toute mode, désormais elle génère son lot de charlatans. Il suffit de voir comment la « pleine conscience » est mise au service d’ouvrages ou de sites promettant « réussite rapide et sans effort » et autres « succès » en totale incohérence avec ses valeurs profondes.

L’engouement pour le mouvement de la pleine conscience a créé une industrie lucrative. Via son Smartphone ou lors de séances collectives, la pratique se généralise, galvanise les êtres stressés mais déconcerte aussi. En effet, certains ont des difficultés à s’y adonner, tandis que d’autres y parviennent facilement mais connaissent des déconvenues. Logique, car la discipline n’est pas si accessible et si banale que cela.

 Avant de démarrer la pratique, il faut commencer par se poser la question : pourquoi je veux méditer ? Est-ce que je souhaite mieux me connaître ? Me libérer de certaines souffrances ou douleurs ? Lorsqu’on a la réponse, il reste à trouver le bon enseignant.  Quelqu’un à qui l’on peut poser toutes les questions sur sa vision, sa technique, son parcours et qui incarne ce qu’il enseigne.

Si la méditation peut aider à « mieux vivre », Néanmoins, un principe essentiel est à garder à l’esprit lorsque l’on s’engage sur ce chemin : il n’y a rien à réussir, rien à atteindre. C’est là un grand paradoxe de la méditation : pas de but, pas de challenge… et pourtant, au gré du chemin, on en recueille des bienfaits.

Pour beaucoup, il s’agit d’être moins stressé, plus performant, plus concentré…passant ainsi à côté de la beauté du chemin, où les fruits que l’on cueille sont souvent ceux que l’on n’attendait pas. Aussi, les changements qui s’opèrent sont plus profonds, plus amples, et modifient la relation à soi-même, et avec la vie.