Savoir être satisfait
La satisfaction
La satisfaction est le contraire de l’esprit critique. Il est nécessaire de développer une perception de satisfaction à l’égard de ce que nous avons et de l’endroit où nous sommes.
Peu de choses dans ma vie ont eu autant d’impact que le fait d’apprendre à me contenter de ce que j’ai déjà conquis et mérité. D’être là où je suis. De ce que je fais, et de la personne que je suis devenu. Tout cela est ma plus grande richesse.
Comme beaucoup, j’avais l’habitude d’espérer toujours plus. Je croyais qu’un nouveau travail – véhicule, qu’une nouvelle habitation – réputation – passion, qu’avec plus d’argent, je serai plus « heureux ». Il est vrai que le « beaucoup » rempli et rassure, mais non.
Un jour un de mes enseignants en Asie m’a dit que « Si tu ne sais pas te satisfaire de ce que tu as en ce moment, tu ne le seras probablement jamais car celui/celle qui ne sait pas profiter de ce qu’il/elle a déjà est condamné-e à être esclave de ses envies et de ses illusions ».
Un sujet de réflexion
En réfléchissant, je me suis dit que c’est dans les pays occidentaux, dit riches que je côtoie bon nombre de gens qui se plaignent et qui ne sont pas satisfaits de ce qu’ils ont. Alors, je me suis posé cette simple question : comment peut-on ne pas être satisfait quant on a accès à tant de choses et de possibilités ? Nous occidentaux, nous vivons dans des pays en paix. Le choix de faire des études, de voyager en toute liberté. La possibilité d’avoir des aides sociales et un système médical avec un accès aux soins facilité. La nourriture est en abondance si bien que nous nous permettons de choisir notre alimentation. Nos moyens de déplacements sont optimisés. La liberté d’expression, de culte, de circuler fait partie de notre quotidien. Et pourtant, il y a toujours autant de mécontents. Aurions-nous perdu le sens, la notion et la valeur du cadre dans lequel nous vivons et de ce dont nous pouvons profiter ?
Remise en question
Je me suis alors dit que pour être heureux, il me faut avant tout peut-être apprendre à me contenter et me satisfaire de tout ce que je possède déjà. Plutôt que de me plaindre de ce que je n’ai pas, je me suis dit que j’allais être reconnaissant pour tout ce que j’ai. Certes, ce n’est pas toujours facile. J’ai aussi décidé d’éviter de me comparer aux autres. D’envier ceux qui semblent posséder beaucoup plus que moi.
Et puis, je me suis posé les questions suivantes « Pourquoi ne pas se contenter de…moins ? Et faut-il se contenter de peu pour être plus heureux ? Peut-être en revenant à l’essentiel ? Ou bien en ayant développé une capacité à modérer mes désirs ?.
A force de questionnement, j’ai compris qu’être reconnaissant pour ce que j’ai tout en vivant à l’instant présent est la première clé de mon bonheur. Oui, il faut également savoir vivre et apprécier pleinement chaque moment présent.
En conclusion
Alors, vous allez me dire et le désir dans tout çà ? C’est bien beau ces belles paroles mais avoir moins de désirs, se contenter de peu ne reviendrait-il pas à vivre moins intensément. Donc d’être moins heureux ? Espérer, rêver, projeter ne sont-ils pas des motivations qui permettent d’avancer dans la vie ? Quelqu’un a dit que le désir est une maladie qui «ronge l’âme». Il nous dépossède de toute lucidité. Nous fait sublimer un être dont nous ne savons rien – une manière de parer de qualités l’objet de notre délire. Je répondrai qu’être satisfait commence par la gestion de ses désirs hédoniques. Que « Savoir se contenter de peu ne signifie pas avoir peu d’ambition ». En fait, c’est l’état d’esprit de contentement qui est primordial.
Un bonheur intérieur durable n’est-il pas mieux qu’un bonheur fugace matérialiste fait de conditions futures ? Je ne sais pas. Je laisse à chacun l’opportunité de trouver sa propre réponse. Peut-on se satisfaire du minimum nécessaire ? La satisfaction passerai-t-elle par la réconciliation de l’être et de l’avoir ?
De par mon expérience, je suis convaincu que la satisfaction ne peut que se conjuguer dans l’instant présent, dans l’ici et maintenant. Oui, il est possible de gravir une montagne en appréciant chaque pas qui est fait quelle qu’en soit la difficulté.