La méditation dans le monde occidental
Méditer c’est bon pour le cerveau. Perçue autrefois comme une pratique religieuse, elle gagne jour après jour de plus en plus d’adeptes. Elle ne cesse de se diffuser dans différents milieux. Il faut revenir sur certaines idées reçues qui l’entourent car beaucoup de personnes s’essaient à sa pratique sans en comprendre réellement les objectifs. Sans en connaître les bienfaits réels ni les fondements. Elles l’abordent avec des idées reçues associées à de fausses croyances qui deviennent des objections qui à leur tour deviennent des raisons d’arrêter la pratique.
Tout d’abord, gardez à l’esprit que la méditation n’est pas une forme de psychothérapie. Qu’elle n’est pas là pour régler les problèmes psychologiques. Ne pas chercher dans sa pratique à trouver un anxiolytique spirituel qui va permettre de régler des problèmes existentiels. Par contre, elle est un excellent moyen d’apaiser un esprit agité. Elle permet au cerveau de revenir à un rythme plus posé. Sa pratique est une introspection associée à une attention dépourvue de jugement qui permet d’accéder à une paix intérieure présente déjà au fond de chacun.
Mais comment la méditation agit-elle sur le cerveau ?
État actuel de notre cerveau
Notre cerveau est aujourd’hui assailli de stimuli qui créent un stress chronique néfaste pour la santé. La vie moderne érige un barrage constant de situations sans danger mais néanmoins stressantes qui amènent erronément le cerveau à passer en mode de survie générant un degré de stress nocif. Dans notre monde hyperconnecté où tout se passe à un rythme effréné, il est de plus en plus difficile de pouvoir ralentir. Cependant, certains commencent à reconnaître le besoin de sortir de cette sur-agitation quotidienne. Le besoin de s’offrir des temps de pause et ainsi éviter à leur cerveau d’être la plupart du temps dans la zone rouge. Face à une telle situation, il est intéressant d’apprendre à « reconfigurer notre cerveau » en essayant de réapprendre à ralentir en tournant le regard vers l’intérieur grâce à la pratique de la méditation qui peut y apporter sa contribution.
Méditer c’est bon pour le cerveau
Pratiquer la pleine conscience permet de générer une relation plus neutre aux émotions, aux pensées et aux sensations. L’objectif est de résister à ces éléments en revenant en douceur à cette concentration détachée chaque fois que l’esprit vagabonde.
À la portée de toutes et de tous elle est une pratique efficace qui contribue au maintien d’un cerveau sain et en bon ordre de fonctionnement. Les bienfaits pour le cerveau sont nombreux : elle renforce les connexions entre les neurones et peut littéralement modifier la configuration des réseaux neuronaux. Elle est une fontaine de jouvence face au vieillissement mental et pour la qualité du système immunitaire. Autrement dit, vous avez la capacité d’entraîner votre cerveau et par la pratique de générer des changements qui vont renforcer l’action de certaines fonctions et diminuer celles d’ordres inférieurs.
Structure cérébrale et neuroplasticité
Les attitudes au quotidien, le style de vie, les comportements face aux situations rencontrées et la relation aux pensées ont une influence importante sur le cerveau. Les neurones en se connectant toujours entre eux de la même façon échangent toujours le même type d’information générant le même type de réactions. Ainsi, ils créent des connections neuronales bien enracinées. Et c’est comme cela, que nous entretenons notre façon de pensée, nos habitudes, nos réactions instinctives et nos peurs primaires. Mais les progrès des neurosciences ont permis de démontrer que nous avons la capacité de remplacer et de modifier ces connections neuronales. Que le cerveau humain peut se réorganiser et se modifier constamment tout au long de la vie. Ils ont également démontré que la méditation agit grandement sur cette plasticité neuronale en en modifiant la structure en profondeur. Et oui, ce sont les chercheurs qui le disent !
En associant la neuroplasticité et la pleine conscience, il est réellement donc possible d’entraîner des changements dans le cerveau. Cette association permet de désapprendre certains comportements pour les remplacer par d’autres plus justes et moins nocifs.
Comment cela se passe ?
En fait, les cellules cérébrales passent par un processus de réorganisation, d’adaptation, en créant de nouveaux circuits dans le cerveau. La nouvelle manière de gérer des pensées, des émotions et des sentiments change ces structures neuronales. C’est pourquoi la méditation est qualifié d’entraînement de l’esprit.
Observez l’esprit par la méditation
Souvent, lorsqu’on s’intéresse à la méditation, on se lasse car on n’en perçoit pas les bienfaits assez vite. Mais la certitude de modifier son cerveau en méditant peut aider à continuer.
Au début de la pratique, le cerveau agité continue de sauter d’une pensée à une autre. Il est attiré par bon nombre de stimuli qui se présentent au niveau des portes sensorielles. C’est ce qu’on appelle l’ « esprit de singe ». Un tel fonctionnement est normal et pour information sachez que le cerveau est capable de gérer 10 à 16 informations par seconde. Pour calmer un esprit agité, il est nécessaire de le poser sur un support. Le fixer sur la respiration est un moyen de le ramener à l’instant présent.
La méditation gère les neurotransmetteurs
Le cerveau libère naturellement d’importants neurotransmetteurs qui assurent la coordination entre le cerveau et le reste du corps. Ces neurotransmetteurs sont des molécules nécessaires au transport de l’information d’un neurone à l’autre et qui ont aussi une action directe sur la mémoire et les sensations de bien être.
Des études ont montré que la pratique de la méditation peut avoir un impact direct sur la quantité de ces neurotransmetteurs synthétisés dans le cerveau. Elle agit sur :
la sérotonine – elle augmente la quantité de ce composé chimique qui « fait du bien » et qui aide à réguler l’humeur
le cortisol – l’hormone du stress – elle en diminue la production
les endorphines – qui génère « une euphorie naturelle », elle en augmente la quantité
la mélatonine – l’« hormone du sommeil » – elle en stimule la production pour une meilleure qualité de sommeil
Le cerveau est une source d’activité électrique continue
Les ondes cérébrales sont, essentiellement, la preuve de l’activité électrique produite par votre cerveau. Chaque fois que vous pensez, bougez, percevez, dormez, différentes parties de votre cerveau communiquent entre elles grâce aux impulsions électriques des neurones.
Les ondes sont mesurées en Hertz. Selon que vous soyez éveillé(e) et alerte, endormi(e), concentré(e), relaxé(e), les yeux fermés, ces ondes peuvent être rapides ou très lentes. Elles varient donc en fonction de ce que vous êtes entrain de faire et de ce que vous ressentez.
L’électroencéphalogramme permet de mesurer cinq types d’ondes cérébrales de base à différentes fréquences, de lentes à rapides. Ces ondes correspondent aux lettres grecques : delta, thêta, alpha, bêta et gamma. La méditation permet de gérer la fréquence des ondes cérébrales.
Les cinq types de fréquences cérébrales
Ondes Gamma : correspondent à une activité mentale accrue, notamment en ce qui concerne la perception, l’apprentissage et la résolution de problèmes. Ces ondes sont actives lorsque le cerveau traite simultanément de l’information en provenance de différentes régions. Elles sont la preuve que une concentration maximale a été atteinte. Les grands méditants ont la capacité de « placer » leur cerveau en état de conscience maximale.
Ondes Bêta : correspondent à un état de veille active. Un niveau trop élevé d’ondes bêta est générateur de difficultés à se concentrer, d’insomnie, voire de burn-out. Le stress force notre cerveau à rester en alerte et à émettre des ondes bêta
Le problème survient lorsqu’une onde cérébrale commence à dominer la plupart du temps, qu’elle devient omniprésente dans notre quotidien. C’est exactement ce que provoque le rythme de notre société moderne : la culture du stress force notre cerveau à rester constamment dans le modèle des ondes bêta (état d’alerte), et ses conséquences sont désastreuses pour notre organisme.
Ondes Alpha : correspondent à un état de relaxation légère ou à un éveil calme et contemplatif. Pour entrer en mode Alpha, il suffit simplement de fermer les yeux (80% des informations sensorielles viennent du sens de la vue) et que vous vous recueilliez en vous-même. L‘état Alpha est la porte d’entrée de la méditation et dans lequel vous pourrez accéder à la richesse et à la créativité qui se trouve dans votre inconscient.
Ondes Thêta : correspondent à un état de plein éveil, atteint notamment par les personne entraînées à la méditation profonde. Elles sont associés à la concentration maximale et aux états suivants : perception accrue de la réalité, sentiments naturels de bonheur. C’est un état utilisé en hypnose qui se situe entre veille et sommeil et qui permet d’accéder à l’inconscient. Dans le domaine affectif, le rythme thêta se manifeste par une amélioration des relations avec l’entourage, une plus grande tolérance, par l’amour de soi même et du monde qui nous entoure.
Ondes Delta : correspondent à un état de sommeil profond et réparateur. Elles sont les plus lentes de l’ensemble des 5 fréquences. D’un point de vue spirituel, l’état Delta ouvre un accès à une « intelligence infinie » ou encore à un « inconscient collectif ».
À mesure que vous méditez et que vous faites un retour sur vous-même, les ondes alpha et thêta augmentent. La production d’ondes alpha aide à amorcer volontairement la phase de repos et de relâchement. Ce sont les deux ondes couramment émises par notre cerveau lors des méditations, les ondes alpha restant les plus faciles d’accès.
Quelle peut-être la suite ?
Maintenant que vous savez que vous êtes en mesure d’agir sur votre cerveau en méditant, pourquoi ne pas commencer dès aujourd’hui à méditer ou à insister dans votre pratique puisque vous connaissez les raisons de vous lancer.
Retirez-vous du tourbillon quotidien pendant quelques minutes par jour pour plonger au plus profond de vous-même. En vous entraînant régulièrement, vous atteindrez un état d’esprit plus résiliant. Vous arriverez à mieux gérer les situations à haut niveau de stress et vous serez mieux outillés pour faire face aux pensées automatiques angoissantes, aux émotions et aux distractions.