Méditation de Pleine Conscience et Douleurs Chroniques
Environ un adulte sur cinq vivrait avec une douleur chronique. Soulager la douleur chronique par la méditation de pleine conscience, une idée saugrenue ? Pas du tout, constatent certains médecins. En effet, la méditation de pleine conscience semble être un outil efficace pour soulager la douleur chronique. Des dizaines d’études l’ont mise à l’épreuve contre la douleur et ont permis de répondre à deux questions essentielles :
– Comment la pleine conscience impacte l’intensité de la douleur ?
– Comment elle impacte la perception de la douleur ?
Qu’est-ce que la douleur chronique ?
« Je n’en peux plus d’avoir mal », « ça m’empêche d’être heureux/se », « ce n’est pas une vie ». La douleur est considérée comme chronique lorsqu’elle persiste au-delà d’un délai habituel. À ce moment-là, elle devient un syndrome ou une maladie en tant que telle. Lorsqu’une personne éprouve de la douleur chronique depuis longtemps, elle a développé des mécanismes de défense : elle essaie de ne pas y penser en se changeant les idées. Cette stratégie d’évitement peut aider jusqu’à un certain point mais son effet n’est que de courte durée. Les patients souffrant de douleur chronique rapportent souvent se sentir mal compris par le corps médical.
Quels sont les effets de la pleine conscience sur la douleur chronique ?
Plusieurs études ont démontré son efficacité. Une méta-analyse réalisée par des chercheurs canadiens et publiée par le journal médical «Evidence Based Medical Health» affirme que la méditation de pleine conscience peut réduire l’impact de la douleur chronique sur la vie quotidienne, mais aussi soulager l’angoisse et le stress qui l’accompagne. En effet, il est très difficile de contrôler la douleur. Par contre, il est possible d’apprendre à contrôler la souffrance qu’elle peut engendrer.
Dans « Avoir mal », il y a réception de deux flèches : la première est la douleur physique. La deuxième est la douleur morale qui y est associée générant colère, anxiété et impuissance à faire face. La pleine conscience va aider à reconnaître la deuxième flèche, et par le fait même d’accepter davantage la première sans rajouter une couche supplémentaire de souffrance.
Elle a un impact que la plupart des autres thérapies qui traitent la douleur n’ont pas : elle atténue les composants émotionnels de la douleur – les pensées et les sentiments associés à la douleur, ou ce que les chercheurs appellent «le désagrément de la douleur». Par ailleurs, elle ne repose pas sur des drogues potentiellement nocives ou addictives, et semble utile quelque soit l’intensité de la douleur.
Comment développer la pratique ?
La pratique de la pleine conscience apprend à la personne à changer sa relation à la douleur et sa réaction à celle-ci. C’est peut-être l’élément le plus important. Il n’est peut-être pas possible de guérir la douleur, mais la méditation de pleine conscience peut aider à la vivre différemment. Vivre avec la douleur est complexe. Notre réflexe est de fuir ce qui est désagréable. La pratique de la méditation permet d’apprendre à accepter la douleur et ne plus la fuir. Concrètement, les pratiquant(e)s « vont apprendre à ne plus lutter contre mais de faire avec. A faire la paix avec sa douleur, ne pas se crisper quand elle survient, va automatiquement diminuer son intensité.
Les avantages de la pratique
En fait, comme un muscle que l’on entraîne, plus on développe la pleine conscience, plus elle devient forte. Ensuite, parce que face à la douleur, elle permet aux personnes d’agir sur ce qui va les aider à se sentir mieux, et ainsi de passer de l’impuissance à l’action — et ça, ça change tout.
Il faut quand même garder à l’esprit que cette pratique n’est pas miraculeuse. La douleur chronique demeure une condition souvent complexe qui nécessite des approches multiples. Elle est un outil parmi tant d’autres.