PLEINE CONSCIENCE ET TROUBLES DES COMPORTEMENTS ALIMENTAIRES

Le surpoids serait le résultat de comportements alimentaires inadaptés ainsi que de l’impacte de notre société moderne et de ses dysfonctionnements. En effet, l’augmentation de la nourriture agréable au goût associée à des techniques de marketing alimentaire conduisent beaucoup de personnes à des choix de nourritures conditionnés. Le temps passé devant les écrans, le manque d’activité physique, la surconsommation de boissons caloriques, la nourriture grasse et sucrée, voire l’alimentation émotionnelle, sont autant d’éléments qui influent aussi sur la prise de poids.

Les raisons du surpoids

« Manger moins et bouger plus », c’est à dire diminuer l’apport énergétique et augmenter les dépenses physiques serait-elle alors la solution miracle ? Il semblerait que non car l’obésité varie selon les individus. La génétique, le parcours de vie, le facteur familial, sont autant d’éléments qui influent sur le comportement alimentaire ; une hérédité culturelle, à travers les goûts établis dès l’enfance, les habitudes alimentaires et l’activité physique.

L’alimentation émotionnelle

Concernant le parcours de vie, une enfance vécue difficilement s’avère déterminante dans les troubles du comportement alimentaire qui peuvent être associés à des symptômes dépressifs ou à une faible estime de soi. Certains troubles alimentaires sont dus à une difficulté à exprimer et à identifier des sentiments qui peut entraîner un usage de la nourriture pour gérer la détresse psychologique. La difficulté de régulation émotionnelle conduit à des comportements de réconfort grâce à la nourriture. L’alimentation devient alors une réponse anesthésiante aux émotions pour soulager un état de stress, d’angoisse ou autre, sans tenir compte d’un réel besoin alimentaire.

Le fait de manger sous le coup de l’émotion vise à une régulation émotionnelle pour évitement.
La consommation d’alcool, de tabac, les achats compulsifs…enfin toute forme d’addiction peuvent-être aussi une réponse qui vise à cette régulation émotionnelle.

Parfois, telle la boulimie, la crise s’accompagne d’un sentiment de perte de contrôle de ce qui est absorbé rapidement, en grosse quantité, et de ne pouvoir s’arrêter. Crise qui peut être suivie d’un comportement compensatoire comme le vomissement, le jeûne, la prise de diurétique ou de laxatifs, voire le recours à l’exercice excessif.

Les apports de la pratique de la Pleine Conscience

L’entraînement à la pleine conscience peut être un complément aux approches existantes et intégrer une prise en charge pluridisciplinaire. Les effets sur les bénéfices apportés aux individus en surpoids est un sujet de recherche en plein développement. L’alimentation émotionnelle est le résultat de situations à problèmes et d’émotions difficilement gérables qui conduisent le sujet dans des trains de pensées et des comportements alimentaires inadaptés. La pleine conscience permet d’accroître la capacité à voir et à accepter l’expérience en cours en offrant une liberté de choix dans la réponse à apporter à la situation vécue. Elle offre la possibilité d’en détecter l’apparition et de mettre en place des stratégies efficaces et des nouveaux comportements pour y faire face.

Le développement de nouveaux comportements en fait une alliée surtout pour l’alimentation émotionnelle et réactionnelle. Elle peut aider à apprendre à gérer ses automatismes comportementaux toxiques. Grâce à la capacité à observer les évènements internes et à les accepter sans y réagir de manière impulsive, la régulation émotionnelle permet de modifier ses comportements alimentaires en décidant de passer à l’acte ou pas ou de faire le choix d’une nourriture moins calorique.